Réflexion poétique
Notre demeure intérieure n’est-elle pas notre seule richesse. L’écoute de notre âme n’est-elle pas notre meilleure amie ? J’ai beaucoup médité à la nécessité insensée de vouloir apporter le bonheur aux autres. Ne serait-ce pas ce cacher à soi même son propre mal être ? Ne serait-ce pas une façon de ne pas se regarder en face que de chercher le bonheur des autres avant le sien ?
Une des pratiques décrite par le Dalaï Lama (le chemin du Bodhisattva) révèle :
« Du côté de nos amis et de ceux que l’on aime, coule l’eau de l’attachement, du côté de nos ennemis brûle le feu de l’aversion ; dans l’obscurité de l’ignorance on perd la notion de ce qui doit être abandonné et de ce qui doit être pratiqué. De sorte qu’abandonner son pays et sa maison est une pratique des Bodhisattva. »
Bien sûr tout quitter est une image, mais ma voix intérieure m’a remémoré cette pensée. Car parfois au contact des êtres que l’on côtoie, on ressent la nécessité de fuir, leur chemin n’est pas le nôtre, il y aurait même danger pour soi-même à s’inscrire plus avant dans leurs cœurs, même si l’amitié est là.
Une affection trop intense entraîne des émotions vers des voies que l’on sait néfastes pour notre équilibre et ce chemin serein que nous désirons suivre. Se protéger est parfois une nécessité absolue, aussi avec une certaine tristesse nous savons qu’il nous faut « abandonner leur pays » qui ne correspond pas au nôtre ; si l’on n’y prête attention ce chemin risque de nous entraîner vers le bas plutôt que de rêver pour nous, une ascension nécessaire.
A un certain moment de la vie, je crois qu’il faut s’entourer des ces êtres précieux qui d’une certaine façon nous permette de nous épanouir, ces êtres qui ne confondent pas leurs vies à la notre, et quitter le pays de ces âmes qui ne savent pas où elles vont, devient une nécessité pour ne pas se perdre.
Comment dire un peu mieux, des âmes auprès desquelles on aperçoit le chemin qui nous convient, des êtres que notre voix reconnaît…N’est ce pas auprès de ces êtres là que nous devrions rester et apprendre… ?